HIV in the blood supply: nothing to fear but fear itself.

DANS CE NUMÉRO (page 375), le Dr Robert S. Remis et ses collègues estiment à environ 1 par million d’unités de sang transfusé le risque d’infection par le VIH à la suite d’une transfusion de sang au Canada au cours des années 1990. La perception du risque et son acceptation par le public ne reposent toutefois pas seulement sur les connaissances scientifiques. Elles sont liées aussi à une toile complexe de facteurs sociaux, contextuels et culturels. La plupart des Canadiens croiraient probablement à tort que le risque d’infection par le VIH à la suite d’une transfusion de sang est plus élevé qu’on l’aurait estimé il y a 10 ans, mais beaucoup de personnes sousestiment les risques beaucoup plus élevés de transmission du VIH par voie sexuelle et parentérale. C’est peut-être la recherche du «risque zéro» par le public qui a ouvert la voie à des politiques douteuses d’analyses sanguines comme le test de dépistage de l’antigène p24. Il ne faudrait pas considérer que la faible incidence d’infection par le VIH chez les donneurs de sang indique que l’épidémie ralentit, surtout à la lumière des taux d’incidence élevés chez les populations marginalisées du Canada.